Henri TROUILLARD. Né le 20 juin 1892 à Laval. Mort le 24 février 1972 à Laval.
XXème siècle. Peintre « naïf » français.
Il est difficile de résumer en quelques lignes, l’étonnante suite d’avatars, de déboires et d’aventures vécues par Henri Trouillard tout au long de son existence. Il apprend la menuiserie vers quinze ans, puis entreprend un Tour de France, en plusieurs épisodes.
C’est une époque de grande instabilité qui le voit passer d’ateliers en ateliers jusqu’à la guerre. Fait prisonnier en 1916, il s’évade, part en Afrique du Nord, se marie, et revient à Laval, où il monte une entreprise de menuiserie à son compte. Il commence aussi à installer un atelier de peintre – c’est l’époque des « Oasis tunisiennes » – et se livre au commerce d’antiquités. Incarcéré à plusieurs reprises, lisant beaucoup, il est passionné par le problème de l’évolution et le devenir de l’homme ; chaque toile livre un nouvel aspect de sa pensée. Il mourra dans la misère, marginalisé peu à peu par son entourage, laissant derrière lui une œuvre controversée et très recherchée.
Coloriste et dessinateur hors-pair, Trouillard démontre, dans certaines compositions, ses aptitudes de peintre réaliste, capable d’émotion, de précision, et de plaisir de faire. Il a toujours considéré certaines toiles, comme des recherches préparatoires aux grands tableaux, une sorte de « banc de ses idées ». Il disait lui- même : « Il n’y a pas plus de belles couleurs que de belles notes dans un violon – seule la justesse de leur valeur en fait l’harmonie ». Et on s’aperçoit en effet de son désir constant d’harmoniser et de de créer une atmosphère particulière à chaque tableau, dans le soucis de développer une pensée philosophique qui le conduisait le plus souvent loin des sentiers habituels de la naîveté conventionnelle. La mise en page des grands cycles de l’évolution (Autrefois n° 1 et 2), l’absurdité de la guerre (« débroussaillement épineux du progrès » selon lui), les périodes préhistoriques et le risque atomique constituent les points forts d’une méditation dont ses œuvres témoignent avec vigueur. Ses œuvres exposées depuis 1957, ont été présentées à la Maison de la Culture de Rennes, en 1981, pour la dernière fois.
Ch. Schaettel.
Encyclopédie Mondiale de l’Art Naïf – La Bibliothèque des Arts – 1984
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BÉNÉZIT : Henri TROUILLARD. Né le 20 juin 1892 à Laval. Mort le 24 février 1972 à Laval.
XXème siècle. Peintre « naïf » français.
Le musée de Laval rendit hommage à ce peintre naîf en 1966-1967, en lui consacrant une exposition rétrospective. Il participa aussi à des expositions d’art naîf en Yougoslavie..Il fut l’un des premiers à être remarqués dans la suite du Douanier Rousseau.
( Extrait du Bénezit – 1999 – Tome 13 / p. 814 )
Lorsque l’on demandait à Max Jacob: « Qu’est-ce que la bonne peinture? », il répondait: « C’est celle qui me donne du bonheur ». Aujourd’hui, il n’est pas inutile de répéter que l’art naïf nous donne à voir des œuvres d’une étrange poésie, comme autant de rêves qui ont fait et feront notre bonheur. Notre époque, si matérialiste, a besoin du merveilleux, d’un art qui se fait dans le silence d’un atelier et non pour les biennales ou les galeries branchées de Paris, de New York ou de Londres.
Pablo Lozada Echenique./ Saint Martin du Vieux Bellême./ Mars 2002
( Préface vente Gourdon – Me Tajan – 24 avril 2002)
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